C’est l’histoire d’un appartement mystérieux, dont un homme hérite en Argentine, propriété d'un parent présumé.
C’est l’histoire de plusieurs fantômes qui dialoguent à travers les époques et les continents, celui d’un compositeur juif disparu à Paris dans les années 40 et celui d’un musicien, dissident politique sous la dictature argentine. Et au milieu de tout cela, il y a Marcial di Fonzo Bo, artiste argentin ayant fait sa vie en France, qui mène une enquête fascinante dans la brume de tous ces événements enchâssés, estompant les frontières entre réalité et fiction.
On pense aux labyrinthes des récits de Borges dans cette pièce qui convoque aussi bien les disparitions orchestrées par les généraux argentins que les Juifs contraints à l'effacement dans la France de l'Occupation.
Portrait de l'artiste après sa mort fait ainsi ressurgir la figure du disparu, du « desaparecido », commune à toutes les dictatures : figure évanescente, opaque, qui ici revient hanter le présent. Comme un hommage à tous ces hommes et toutes ces femmes évanoui·es, avalé·es par les machines à broyer de l'Histoire, écrit et mis en scène par un dramaturge italien reconnu, joué pour la première fois en France.
Laure Dautzenberg