Metteur en scène et cinéaste internationalement reconnu, Kornél Mundruczó a fondé en Hongrie la compagnie indépendante Proton Theatre, avec laquelle il présente des créations d’une théâtralité puissante et originale.
S’inspirant parfois de romans (tels Disgrâce de J. M. Coetzee) ou de films, il construit au fil de répétitions, avec les acteurs et actrices de la compagnie, ainsi qu’avec l’écrivaine Kata Wéber – également sa scénariste au cinéma –, des spectacles presque expressionnistes.
Les histoires qu’ils racontent, souvent dérangeantes, fouillent la réalité sous tous ses aspects : celle des êtres, dans leurs quêtes intimes, leurs contradictions, et en même temps celle des mondes historiques, politiques, dans lesquels ils se débattent pour exister.
Trois personnages sont au centre de Parallax – un terme qui désigne l’effet du changement de point de vue sur la perception.
Ces trois visages d’une même histoire sont, à Budapest, une vieille dame juive, qui refuse de recevoir de l’actuel gouvernement hongrois une médaille de rescapée des camps ; à Berlin, sa fille, qui a choisi l’exil, et a besoin au contraire de prouver son identité juive pour bénéficier de l’attention qui y est prêtée en Allemagne, et inscrire son fils dans une bonne école; et enfin ce fils, un jeune homme homosexuel qui a rencontré la violence d’autres discriminations, et qui ne s’intéresse qu’à son identité gay.
Comment une identité est-elle à la fois un fardeau et un privilège ?
À travers des confrontations générationnelles tendues, où l’intégrité de chacun est en jeu, Parallax sonde un paradoxe constitutif de notre époque.