En quatre pièces étourdissantes signées par trois chorégraphes de générations différentes, les interprètes de l’Opéra Ballet Vlaanderen réactivent un joyeux dialogue entre danse et musique de chambre contemporaine.
Les écritures de Trisha Brown, Anne Teresa De Keersmaeker et Jan Martens ont souvent embrassé la musique virtuose et minimaliste du XXe siècle, au fil de pièces en équilibre entre abstraction et lisibilité, liberté et contraintes.
À cet égard, Fase d’Anne Teresa De Keersmaeker est ici un modèle. Issue de Fase, Four Movements to the Music of Steve Reich (1982), elle inaugure un jeu sur la géométrie des déplacements et la répétition de phrases simples recombinées, qui sera la signature de la chorégraphe.
Création tardive de l’Américaine Trisha Brown, Twelve Ton Rose (1996) n’en est pas moins iconique. Guidée par la musique dodécaphonique du compositeur autrichien Anton Webern, la pièce joue sur le contrepoint pour un résultat surprenant.
Grand admirateur de ses deux aînées, Jan Martens a créé le solo Elisabeth Gets Her Way en 2021, dont est extrait le frénétique On Speed, dansé sur la musique de Stephen Montague au clavecin. Le chorégraphe belge propose également une nouvelle création, Graciela Quintet, inspirée par les lignes pures des compositions de Graciela Paraskevaídis. Un événement à la mesure de ce programme de rêve.