Pleurions-nous cet « entre-deux » de notre couleur de peau, qui nous laissait dans une espèce de limbes où nous n’étions ni blancs, ni noirs, ni européens, ni africains ?
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Victor de Oliveira
Ses grands-pères sont blancs européens, ses grands-mères noires mozambicaine et indienne. Ses arrières grands-parents juifs portugais, mozambicains Makondé, indiens de Goa et chinois de Canton. Avec ce solo performatif, Victor de Oliveira nous livre l’histoire intime de ses origines plurielles et questionne sans détour, à l’aune de son métissage, l’esclavage, l’exil et les non-dits qui entourent la mémoire coloniale. Au cœur d’un dispositif vidéo donnant corps à sa silhouette comme à ses mots, s’affranchissant de la chronologie historique, l’acteur metteur en scène puise dans une mosaïque de souvenirs, d’interviews, de lectures et de rencontres pour créer une autofiction sociale universelle. Il interroge la notion d’altérité et met en lumière les zones d’ombre de l’Histoire, les disputes de la mémoire collective en témoignant de l’expérience de grandir dans l’incertitude.
Le spectacle a été créé le 18 septembre 2021 au Teatro de Bairro Alto à Lisbonne et a reçu les Prix du meilleur texte et du meilleur spectacle 2021 de la Sociedade Portuguesa de autores.